La topographie nationale repose sur un socle élevé dont l’altitude moyenne atteint 1 580 m. Les chaînes dominantes forment deux arcs structurants : l’Altaï au sud-ouest et le Khanggaï au centre. L’Altaï, aligné nord-ouest – sud-est, culmine au pic Khüiten (4 374 m). Ces massifs récents abritent des glaciers de cirque, des vallées en auge et de nombreux lacs d’origine tectonique. À l’est d’Oulaan-Baator, les monts Khentii se dressent comme ligne de partage des eaux entre bassins arctique et pacifique. La forte activité tectonique, signalée par des sources thermales et une sismicité régulière, rappelle la jeunesse géologique de l’ensemble.
Au nord et à l’est des chaînes centrales s’étalent des plaines doucement ondulées, percées de dépressions fermées. L’Orkhon, plus long cours d’eau du pays, traverse ces zones de pâturages. Les bassins endoréiques, tels celui du lac Uvs, recueillent les apports fluviaux sans exutoire océanique. Le manque d’écoulement externe favorise la salinité des lacs et un mosaïque de marais salés. Par ailleurs, 80 % de la surface mongole se situe au-dessus de 1 000 m, générant une raréfaction de l’oxygène qui influe sur la physiologie animale et les pratiques pastorales.
Sur près d’un tiers du territoire, le plateau s’abaisse graduellement vers le Gobi méridional. Cette zone, composée de plaines caillouteuses, de massifs tabulaires et de champs de dunes, ne présente pas l’aspect sablonneux d’un erg classique. On y trouve plutôt des hamadas et des regs, entremêlés de vallons secs dénommés dry valleys. L’altitude, comprise entre 900 et 1 200 m, suffit à générer d’importantes amplitudes thermiques diurnes : l’insolation intense chauffe les surfaces tandis que la raréfaction de la couverture nuageuse favorise le refroidissement nocturne.
L’éloignement de toute influence maritime induit un climat continental exacerbé. Les hivers restent longs, secs, dominés par un anticyclone thermique sibérien. Les minima descendent régulièrement jusqu’à −40 °C dans la ceinture septentrionale, alors que les maxima estivaux approchent 38 °C dans le Gobi. L’amplitude annuelle franchit aisément 80 °C, phénomène rare à l’échelle planétaire. Cette variabilité impose des contraintes structurales aux infrastructures ; le thermoclastisme fragmente les roches et génère des cônes d’éboulis abondants le long des versants.
Quatre saisons marquées régissent le cycle météorologique. Le printemps, court et venté, entraîne la fonte des neiges et des gels de surface. L’été se caractérise par un réchauffement rapide de l’air des basses couches, occasionnant des ascendances convectives et des orages locaux. L’automne annonce un refroidissement brutal qui fige les sols dès septembre en haute montagne. Les écarts horizontaux s’ajoutent aux gradients verticaux : l’air reste plus frais au nord et plus chaud au sud, tandis que l’effet d’altitude induit une baisse de 0,6 °C tous les 100 m.
Le cumul annuel de précipitations atteint 20 à 35 cm au nord, mais seulement 10 à 20 cm dans le Gobi. Les averses, concentrées de juin à août, s’accompagnent d’orages électriques. Les longues périodes de ciel clair garantissent environ 257 jours d’ensoleillement par an. Les vents, souvent issus du nord-ouest, génèrent des tempêtes de poussière au printemps, contribuant à l’érosion éolienne. Les hivers récents montrent une recrudescence de dzud, épisode de neige compacte recouvrant les pâturages, responsable d’hécatombes animales en 2023-2024.
Au 1er juillet 2025, la population s’élève à 3 537 947 habitants. La densité moyenne, proche de 2 habitants par km², compte parmi les plus faibles du globe. Cet écart entre superficie et effectif humain traduit la prégnance d’un mode de vie pastoral extensif, héritier des organisations tribales turco-mongoles. Les campements itinérants restent nombreux en périphérie des axes routiers, malgré une urbanisation accélérée depuis la transition économique des années 1990.
L’âge médian atteint 30,7 ans, témoignant d’une pyramide des âges encore jeune, mais en voie de maturité. Oulan-Baator concentre 1,6 million d’habitants, soit près de la moitié du total national. L’exode rural s’explique par le poids des secteurs minier et tertiaire, principalement orientés vers l’exportation de cuivre, d’or et de charbon. Les villes secondaires, Erdenet et Darkhan, se spécialisent respectivement dans la métallurgie et l’agro-industrie, tout en reliant la capitale au Trans-mongol.
Le taux naturel d’accroissement dépasse 1 % par an malgré une baisse progressive de la fécondité. Les migrations internes suivent le gradient économique : des aïmags périphériques vers l’axe Oulan-Baator – Darkhan – Sukhbaatar. Les flux externes demeurent modestes, mais on observe un retour de travailleurs formés en République populaire de Chine, en Corée ou au Japon. La population reste majoritairement khalkha (86 %) ; les Kazakhs, installés dans la province de Bayan-Ölgii, représentent 3,9 % et préservent une identité turcophone. Les politiques publiques encouragent la sédentarisation partielle des pasteurs par le biais de services sanitaires et scolaires implantés dans les centres souméroblasts, tout en préservant les pratiques de transhumance adaptées à la variabilité climatique.